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Présentation de La Princesse de Montpensier de Mme de La Fayette

20 Janvier 2025 , Rédigé par Christelle Bouley

Présentation de l’oeuvre, La Princesse de Montpensier de Mme de Lafayette

 

  • Résumé de l’oeuvre : En 1556, à la cour des Valois, sous le règne de Charles IX, au milieu des guerres de religion (catholiques contre protestants), Mademoiselle de Mézières  (Marie de Mézières) doit épouser le prince de Montpensier, alors qu’elle aime le duc de Guise. Son mari la conduit donc à Champigny, car Paris est menacé par les Huguenots (=surnom péjoratif donné par les catholiques aux protestants).Elle est aussi l’objet des désirs du duc d’Anjou, futur Henri III et de l’amour du comte de Chabannes, ancien précepteur de son mari, devenu l’ami de son mari. Le prince de Montpensier doit combattre les Protestants et confie sa femme au comte de Chabannes qui doit s’occuper de son éducation. Le comte tombe amoureux de la jeune femme et lui avoue ses sentiments, sentiments que celle-ci rejette.

  Après deux ans de guerre, le prince de Montpensier est de retour à Champigny pour peu de temps. Le duc d’Anjou, frère du roi et le duc de Guise se distinguent durant la guerre. Ils se baladent à Champigny, se perdent et se retrouvent fortuitement face à la princesse de Montpensier. Elle leur offre l’hospitalité dans son château, ce qui attise la jalousie de son mari. Afin d’éloigner la princesse des combats, le prince l’envoie à Paris. Le duc de Guise réitère sa passion pour elle et le lui fait savoir. Le duc d’Anjou est lui aussi attiré par elle, ce qui va créer une rivalité. Lors d’un bal masqué, le duc de Guise et le duc d’Anjou portent un masque identique. Pensant s’adresser au duc de Guise, la princesse se fourvoie et parle au duc d’Anjou. Finalement, la princesse reviendra à Champigny et reverra le duc de Guise qui s’introduira dans le château. Il devra s’enfuir, suite aux soupçons du prince de Montpensier.
  La princesse tombera malade suite à cet événement. Le duc de Guise finira par s’éprendre de la Marquise de Noirmoutier qu’il aimera jusqu’à sa mort. La princesse, désespérée par la connaissance de la mort de son ami le comte de Chabannes, par la trahison du duc de Guise et  par la mésestime de son mari, finira par mourir jeune.

 

  • Publication de la nouvelle en 1662, puis de La Princesse de Clèves en 1678.

 

  • Genre du texte : C’est une nouvelle historique : un court récit avec une chute marquante. On trouve un souci de réalisme dans le choix du sujet. La duchesse de Montpensier qui a inspiré le personnage principal est la cousine germaine de Louis XIV, surnommée la « Grande Mademoiselle ». Le souci de vraisemblance situe l’intrigue dans un cadre connu de tous les lecteurs de l’époque. La brièveté est de mise puisque cette histoire recouvre une dizaine d’années de vie. Les ellipses sont nombreuses dans le récit : certains moments ne sont pas racontés. L’intrigue oscille entre deux lieux : Paris et Champigny qui ne sont pas décrits. Mme de Lafayette mêle héros réels (Guise, Bourbon) et héros fictif (Chabannes). Elle est tournée vers l’analyse psychologique et s’attache à décrire les méandres du coeur. L’oeuvre doit à la fois plaire et instruire, comme chez les moralistes de son époque : La Fontaine, La Bruyère ou La Rochefoucauld. L’homme est soumis à la passion et à l’inconstance de ses sentiments, malgré son aspiration à la vertu et à la sincérité.

 

  • Mouvement littéraire : classicisme. Ce mouvement littéraire se développe dans la 2de moitié du XVIIème siècle. Recherche de la simplicité, de la clarté et de l’harmonie. L’utilisation de la nouvelle, genre de la concision, s’inscrit dans ce mouvement. Il prône l’imitation des chefs d’oeuvre de l’Antiquité. Importance de la raison qui doit supplanter la passion : la critique de la passion est présente dans cette œuvre. La passion est souvent fatale et mène au tragique de l’existence : il est question de la mort prématurée de la protagoniste. La passion anéantit toutes les valeurs et les vertus. Voici comment se termine la nouvelle : « Ce fut le coup mortel pour sa vie[celle de la princesse de Montpensier]. Elle ne put résister à la douleur d’avoir perdu l’estime de son mari, le coeur de son amant et le plus parfait ami qui fut jamais. Elle mourut en peu de jours, dans la fleur de son âge, une des plus belles princesses du monde et qui aurait été la plus heureuse si la vertu et la prudence eussent conduit toutes ses actions. » La classicisme défend l’idéal de l’honnête homme : équilibré dans ses jugements, mêlant vertus antiques et vertus chrétiennes. Le personnage qui se rapproche le plus de cet idéal est le comte de Chabannes, mais il n’a cependant pas su résister à la passion pour la princesse. Les excès sont bannis, la modération est une qualité essentielle. L’exemple parfait de l’honnête homme est Chrysalde dans L’Ecole des femmes de Molière. Il essaie de modérer les excès de son ami Arnolphe, même si cela s’avère être sans succès.

 

  • Qui est Madame de Lafayette ? (1634-1693), XVIIème siècle, appelé aussi le Grand Siècle. Marie-Madeleine Pioche de La Vergne deviendra Comtesse de La Fayette. Son mariage est arrangé par sa mère, parce que la jeune femme est encore célibataire à 25 ans. Ses parents sont proches de la famille du cardinal de Richelieu. Elle fréquente les salons de l’époque avec Madame de Sévigné, haut lieu de culture de l’époque. Elle est considérée comme une précieuse, femme cultivée et raffinée. Elle rencontre La Rochefoucauld, célèbre moraliste du XVIIème siècle, qui participe à l’élaboration de ses romans. Elle publie anonymement ses romans, car à l’époque, surtout pour une femme de haut rang, il est inconvenant de s’illustrer dans l’écriture de romans ou nouvelles, considérées comme des frivolités (=peu sérieux, sans importance).

 

  • Thèmes traités :
  1. les ravages de la passion : les êtres finissent par se perdre moralement et par renier leurs propres valeurs. La passion agit comme une fatalité tragique
  2. un monde cruel : les guerres de religion entre catholiques et protestants, rivalité entre familles qui sont féroces, sentiments bafoués des individus.

 

  • Nouvelle mise à l’écran par Bertrand Tavernier : film d’époque de Tavernier, film historique. Tavernier propose une lecture personnelle de cette nouvelle pour en faire ressortir la modernité. Il met en avant la violence du père de Marie pour lui faire épouser le prince de Montpensier, la brutalité de la première nuit de noces et l’agressivité du mari. Cette violence n’est pas présente dans la nouvelle en raison des bienséances (=règles pour ne pas choquer le lecteur, pour ne pas le heurter. Les bienséances sont importantes au XVIIème siècle). Tavernier prend donc des libertés par rapport au texte original.

              Marie de Montpensier est plus rebelle que dans la nouvelle. Victime du désir des              hommes,oscillant entre passion et raison, elle veut assumer ses choix et sa liberté jusqu’au     bout. Tavernier change la fin de la nouvelle : elle ne meurt pas et se rend sur la tombe sur       comte de Chabannes pour se recueillir, habillée de noir. Elle repense à la lettre du comte et à leur amitié, la seule chose qui lui reste.

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