• Sujet de BTS 2013 + correction

    Corpus de documents sur les nouveaux modes de communication

    (Sujet de BTS 2013)

     

     


    PREMIERE PARTIE : SYNTHESE (40 points).
    Vous rédigerez une synthèse concise, objective et ordonnée des documents suivants :

    Document 1 : Michel Béra et Eric Mechoulan,La machine Internet, 1999
    Document 2 : Antonio A. Casilli,Les liaisons numériques, 2010
    Document 3 : Madame de Sévigné, Lettre à Madame de Grignan, jeudi 9 mai 1680
    Document 4 : Nicole Aubert, Le culte de l’urgence, 2003.

     

      DEUXIEME PARTIE : ECRITURE PERSONNELLE (20 points).
    Selon vous, le développement de nouveaux modes de communication améliore-t-il notre dialogue avec autrui ?
    Vous répondrez à cette question d’une façon argumentée en vous appuyant sur les documents du corpus, vos lectures de l’année et vos connaissances personnelles.


     


     

    DOCUMENT 1.

      Comme l’ancien courrier sur papier, le courrier électronique est poli et respectueux. Il ne nous sonne pas comme pour appeler des gens de maison, ce dont se plaignaient amèrement les premiers utilisateurs bourgeois du téléphone à la fin du XIXe siècle. Nous allons le relever quand bon nous semble. Ce n’est pas un moindre privilège.


    La présentation du courrier est d’ailleurs l’occasion de remarquer que l’Internet n’assure pas la synchronisation de l’humanité. Contrairement aux arguments de vente pour le grand public, la vertu économique du réseau n’est pas dans la mise en relation de tous les individus connectés en temps réel, c’est-à-dire en même temps. Au contraire, il n’y a pas plus respectueux des fuseaux horaires que l’Internet, lui qui n’a pas la grossièreté du téléphone réveillant le correspondant endormi aux antipodes; il sait se libérer de la synchronie.


    Synchrone, j’impose à mon interlocuteur la concomitance1dans l’échange : rendez-vous téléphonique, mais aussi papotage instantané (instant chat) sur l’Internet, il faut être deux au même moment pour se parler. La technique a rendu possible ce miracle depuis l’ère du téléphone et nous a appris à trouver inadmissible la lenteur des réponses que nous voulons à nos questions. La télévision en direct, grâce au satellite, a ajouté à ces habitudes. L’Internet représente une pierre supplémentaire à l’édifice de la communication bâti au nom de l’efficacité, en faisant mieux que le temps réel, en inventant l’asynchronie.
    Asynchrone, je laisse le temps à autrui de s’organiser pour traiter ou non l’information dont il peut se rendre maître. Privilège du courrier postal, privilège surtout du courrier électronique qui permet enfin l’apprivoisement de l’asynchronie « à grain fin », pour utiliser un jargon technique, en d’autres termes le recours au décalage le plus minime possible pour un coût dérisoire. [ … ]
    Enfin, le courrier2instaure de fait dans la nouvelle correspondance un style libre qui tranche, surtout en pays latin, avec les formules rigoureuses qu’impose la rédaction du courrier, déjà malmenée par la télécopie. Cette simplification des contacts humains joue en faveur de ceux qui ne maîtrisent pas les usages, contre les garants d’un ordre social passé. Le courrier électronique est à cet égard vraiment démocratique, même si certains ne manquent pas de prendre ce mot en mauvaise part lorsqu’il fait disparaître les petits riens qui distinguent les hommes bien élevés.


    L’informatique apporte en sus une garantie d’intégrité, comme pour tuer les moyens de communication antérieurs. Le message n’arrive pas déformé au bout du combiné comme la voix de l’interlocuteur qui s’égosillait aux antipodes, avant l’arrivée du son numérique, ou dans la boîte aux lettres comme la missive détrempée, piétinée et déchirée. Le courrier électronique parvient intact - lorsqu’il parvient, ce qui arrive presque toujours mais pas systématiquement, l’Internet assurant ce qu’on appelle un best effort, mais pas un succès à 100%. Comme la lettre ou l’appel téléphonique, il peut ne pas aboutir, mais, à moins d’être l’objet de manipulations désobligeantes de la part d’informaticiens spécialisés dans la nuisance, il ne saurait subir de détérioration.


    Le courrier électronique, ainsi plébiscité par les utilisateurs, devrait permettre de recréer une socialité perdue avec l’ère industrielle des cités où les hommes s’ignorent. Mieux, il annonce le vrai retour de l’écrit, après la domination presque exclusive du téléphone dans la communication privée. Débarrassé des formes protocolaires de la correspondance épistolaire dans les pays qui y attachaient encore un certain prix, il s’assimile à un dialogue verbal transcrit, devient pour certains une nouvelle oralité par sténographie interposée. Pas de phrases, pas de formules, pas de style, pas de calligraphie, juste quelques mots, bref l’information épurée de toutes ses scories, l’information pure.

    Michel Béra et Eric Mechoulan,La machine Internet (

    1.la simultanéité
    2. Le terme est ici employé au sens de courrier électronique.

     

    DOCUMENT 2.


      Pour évaluer les conséquences du Web sur le lien social, il ne suffit pas d’examiner les pratiques individuelles. Ce sont les interactions mêmes qu’il convient de prendre en compte. Pour pouvoir les analyser, il faut se demander quelles sont la nature et la qualité de l’information que les internautes échangent en ligne - et avec qui. L’étude de Kraut1insistait sur le fait que le Web favorise les échanges avec des personnes géographiquement éloignées et, de ce fait, des relations peu significatives. Or, l’on découvre que souvent, parmi ces personnes éloignées, il y a des membres de la famille de nos usagers, ou leurs amis de longue date. Mais aussi que ces contacts sociaux s’avèrent être cruciaux pour des recherches d’aide, d’avis ou pour des prises de décision importantes. Quoique lointains, ces individus restent fortement reliés aux usagers. C’est « la force des liens Internet », selon le titre d’un rapport de la fondation PEW paru en janvier 2006. Selon les auteurs, plus de 60 millions d’Américains se sont tournés vers Internet durant la première moitié des années 2000 pour prendre des décisions cruciales pour le cours de leur vie - et ces décisions s’appuient sur le contact avec les membres de leur cercle social élargi. Par courrier électronique ou par messagerie instantanée, les internautes se concertent constamment avec leurs proches (ou leurs moins proches) avant de prendre des décisions quant à l’achat d’une maison ou au meilleur traitement pour une maladie. Mais ils peuvent très bien se limiter à échanger des renseignements banals et quotidiens, portant aussi bien sur leur intention de changer de boulanger que sur le dernier commérage du bureau. Ce mélange de banalité et de sérieux est un autre signe de la solidité et de la constance des liens numériques.


    Si l’effet socialisant des technologies informatiques a été sous-estimé, c’est à cause de l’opinion erronée que le Web remplace la communication en face à face. Les communications numériques devraient être mises sur le même plan que les appels téléphoniques ou les lettres - des techniques qui, depuis longtemps, articulent et complètent la communication en face à face. On s’en sert pour prendre un rendez-vous, annoncer une nouvelle, envoyer un mot gentil pour témoigner d’un sentiment. Ces techniques de communication, tout comme les communications en ligne actuelles (courrier électronique, messagerie instantanée, forums de discussion, etc.), n’ont pas remplacé les rencontres directes. Elles s’y ajoutent plutôt, en augmentant le volume total des contacts. Ce qui est conforté par le fait que les utilisateurs intensifs d’Internet se servent tout aussi fréquemment de téléphones ou d’autres formes de contact personnel que les non-utilisateurs.

    1. L’auteur fait ici référence à un article de Robert Kraut (professeur américain de sociologie sociale) intitulé « Le paradoxe d’Internet: une technologie sociale qui réduit la participation sociale et le bien-être psychologique ».


    Antonio A. CasilliLes liaisons numériques(2010).

     

          

    Document 3

    Madame de Sévigné entretient avec sa fille, Madame de Grignan, une correspondance intense depuis le mariage et l'éloignement géographique de cette dernière. Madame de Sévigné écrit cette lettre alors qu'elle voyage en France.

     


    À Blois, jeudi 9 mai 1680.

    Je veux vous écrire tous les soirs, ma chère enfant, rien ne me peut contenter que cet amusement ; je tourne, je marche, je veux reprendre mon livre ; j’ai beau tourner une affaire, je m’ennuie, et c’est mon écritoire qu’il me faut. IL faut que je vous parle, et qu’encore que ma lettre ne parte ni aujourd’hui, ni demain, je vous rende compte tous les soirs de ma journée.

    Mon fils est parti cette nuit d’Orléans par la diligence qui part tous les jours à trois heures du matin, et arrive le soir à Paris ; cela fait un peu de chagrin (1) à la poste : voilà les nouvelles de la route, en attendant celles de Danemark. Nous sommes montés dans le bateau à six heures par le plus beau temps du monde ; j’y ai fait placer le corps de mon grand carrosse, d’une manière que le soleil n’a point entré dedans ; nous avons baissé les glaces : l’ouverture du devant fait un tableau merveilleux ; les portières et les petits côtés nous donnent tous les points de vue qu’on peut imaginer. Nous ne sommes que l’abbé et moi dans ce joli  cabinet (2), sur de bons coussins, bien à l’air, bien à notre aise ; tout le reste comme des cochons sur la paille. Nous avons mangé du potage et du bouilli tout chaud : on a un petit fourneau, on mange sur un ais dans le carrosse, commeleroi et la reine : voyez, je vous prie, comme tout s’est raffiné sur notre Loire, et comme nous étions grossiers autrefois, que le cœur était àgauche : en vérité le mien, ou à droite ou à gauche, est tout plein de vous. Si vous me demandez ce que je fais dans ce carrosse charmant, où je n’ai point de peur, j’y pense à ma chère fille, je m’entretiens de la tendre amitié que j’ai pour elle, de celle qu’elle a pour moi, des pays infinis qui nous séparent, de la sensibilité que j’ai pour tous ses intérêts, de l’envie que j’ai de la revoir, de l’embrasser ; je pense à ses affaires, je pense aux miennes ; tout cela forme un peu l’Humeur de ma fille, malgré l’Humeur de ma mère qui brille tout autour de moi. Je regarde, j’admire cette belle vue qui fait l’occupation des peintres. Je suis touchée de la bonté du bon abbé, qui, à soixante-treize ans, s’embarque encore sur la terre et sur l’onde pour mes affaires. Après cela je prends un livre que le pauvre M. de la Rochefoucauld me fit acheter, c’est la Réunion du Portugal, qui est une traduction de l’italien ; l’histoire et le style sont également estimables. On y voit le roi de Portugal {Sébastien), jeune et brave prince, se précipiter rapidement à sa mauvaise destinée ; il périt dans une guerre en Afrique contre le fils d’Abdalla : c’est assurément une histoire des plus amusantes qu’on puisse lire. Je reviens ensuite à la Providence, à ses ordres, à ses conduites, à ce que je vous ai entendu dire, que nos volontés sont les exécutrices de ses décrets éternels. Je voudrais bien causer avec quelqu’un ; je viens d’un lieu où l’on est assez accoutumé à discourir : nous parlons, l’abbé et moi, mais ce n’est pas d’une manière qui puisse nous divertir : nous passons tous les ponts avec un plaisir qui nous les fait souhaiter : il n’y a pas beaucoup d’ex voto  (3) pour les naufrages de la Loire, non plus que pour la Durance : il y aurait plus de raison de craindre cette dernière, qui est folle, que notre Loire, qui est sage et majestueuse. Enfin, nous sommes arrivés ici de bonne heure ; chacun tourne, chacun se rase, et moi j’écris romanesquement sur le bord de la rivière où est située notre hôtellerie ; c’est la Galère, vous y avez été.

    J’ai entendu mille rossignols ; j’ai pensé à ceux que vous entendez sur votre balcon. Je n’ose vous dire la tristesse que l’idée de votre délicate santé a jetée sur toutes mes pensées ; vous le comprenez bien, et à quel point je souhaite qu’elle se rétablisse : si vous m’aimez, vous y mettrez vos soins et votre application, afin de me témoigner la véritable amitié que vous avez pour moi. Cet endroit est une pierre de touche (4). Bonsoir, ma très-chère ; adieu jusqu’à demain à Tours.

    Madame de Sévigné, Lettre à Mme de Grignan


    Notes

    (1): irritation, désagrément

    (2): petite pièce à l'écart, l'expression désigne ici l'intérieur du carrosse

    (3): Plaque ou objet exprimant la gratitude dans une église ou chapelle en remerciement d'une grâce obtenue; ici, remerciement pour avoir survécu à un naufrage.

    (4): Votre attitude révèlera vos sentiments


     

     


     

    DOCUMENT 4.

    [Nicole Aubert s’intéresse dans cet extrait aux échanges entre individus dans le milieu de l’entreprise.]

     D’une manière générale, l’e-mail est vu, tout comme le portable mais plus encore, comme contribuant à générer l’urgence et à « détemporaliser » la relation en instaurant une exigence d’immédiat. L’écart entre la demande effectuée et la réponse attendue ne fait presque plus partie des choses admissibles et on attend de cette dernière une promptitude égale à celle de l’envoi. Mais les dysfonctionnements induits par cette exigence sont nombreux. D’abord, la réponse dans l’immédiat est souvent inefficace: «On envoie un mail pour poser une question et on attend la réponse par retour d’e-mail, dans les minutes qui suivent. Avant, quand on demandait une réponse par retour du courrier, ça prenait trois jours, mais, maintenant, on s’impose de répondre tout de suite à une question et ça ne fait pas gagner de temps parce que deux jours après, il y a un nouvel élément qui fait que la réponse change et on va devoir donner trois réponses à trois jours d’intervalle, plutôt que d’attendre trois jours pour donner la vraie réponse. Donc, le mail est générateur d’urgences et surtout de fausses urgences. »
    En fait, ce qui est en cause, c’est la gestion des e-mails. Celle-ci semble en effet souvent très anarchique et, par des comportements de surprotection et de sursécurisation, conduit à diluer l’information et à encombrer les messageries :
    « Avant, témoigne un chef de service, quand on avait besoin de quelque chose, on allait voir la personne et on lui disait “écoute, j’ai besoin de tel truc”. Maintenant on le fait par mail et on met en copie cinquante types pour attester qu’on a demandé à Duchmoll de faire ci ou ça. C’est complètement pathologique et ça fait perdre du temps à tout le monde! ».« On est submergé d’informations et de sollicitations, explique un cadre dirigeant, parce que les gens pensent qu’ils ont fait leur boulot en envoyant tout en copie et ça génère une inflation pas possible, c’est un bombardement permanent sur plein de choses différentes. Il y a des moments où vous voyez tous ces mails s’accumuler et c’est vraiment créateur d’angoisse, alors vous vous dites “je vais y répondre dans le même temps”, donc vous répondez à trois e-mails, et puis vous avez le téléphone qui sonne, puis vous découvrez trois autres e-mails arrivés entre temps et vous avez l’impression d’être dans un jeu de ping-pong, dans lequel il y aurait quarante joueurs qui envoient tous des balles en même temps. C’est une accumulation de sollicitations qui crée un stress terrible. »

    Nicole Aubert, Le culte de l’urgence(2003).

       

    Correction de la synthèse de doc.  2013 sur « Paroles, échanges et conversation numérique »

     

     

     

    I-Analyse des documents

     

    Doc.1 : Michel Béra et Eric Méchoulan La Machine internet

     

    Le courrier électronique est poli et respectueux. Il n’y a pas la lenteur de l’envoi. Eloge du courriel comme moyen moderne de communication

     

    Genre : essai

     

    Date : 1999

     

     

     

    Doc.2 : Antonio A.Casili Les Liaisons numériques

     

     Genre : Essai

     

    Date : 2010

     

    Le web favorise les échanges entre les personnes éloignées qui conseillent et ont une influence sur le quotidien.

     

     

     

    Doc.3 : Mme de Sévigné. Lettres à Mme de Grignan

     

    Genre : lettre

     

    Date : jeudi 9 mai 1680

     

    Mme de Sévigné veut que sa fille ait des nouvelles d’elle tous les jours. Elle favorise l’information quotidienne, la régularité.

     

     

     

    Doc.4 : Nicole Aubert Le Culte de l’urgence

     

    Genre : essai

     

    Date : 2003

     

    Nicole Aubert critique les échanges numériques dans le monde de l’entreprise où l’exigence de l’immédiateté est inefficace.

     

     

     

    Tableau comparatif (sous forme de phrase, car les tableaux ne passent pas sur le blog). Il faut au moins deux documents qui convergent pour créer une piste. Minimum 4 pistes.

     

     Doc. 1 :

     

    1)Comme l’ancien courrier, le courrier électronique est poli et respectueux. Choix du moment. Libération de la synchronie pour respecter les décalages horaires : asynchronie

     

    2)Moyen rapide de communiquer. Efficacité.

     

    3)Moindre coût : abonnement qui permet de communiquer partout dans le monde.

     

    4)Communication simple et spontanée. Pas de formules rigoureuses.

     

    5)Pas de détérioration . Différence avec la lettre qui pouvait arriver trempée ou piétinée.

     

    6)Retour de l’écrit dans la communication privée. Nouvelle oralité. Information pure.

     

     

     

    Doc.2 :

     

    1)le Web favorise les échanges entre personnes éloignées qui nous conseillent dans nos choix au quotidien.

     

    2)Mélange de banalité et de sérieux.

     

    3)Complète les échanges en direct.

     

     

     

    Doc.3 :

     

    1)Mme de Sévigné écrit à sa fille Mme de Grignan quotidiennement car cela lui plaît. Elle veut lui rendre compte de ce qu’elle fait tous les soirs.

     

    2)La lettre se reçoit en différé.

     

    3)Nouvelles d’un quotidien sans rien d’exceptionnel

     

    4)Ecrit sur le bord de la rivière. Côté romanesque. La lettre peut être rédigée partout.

     

    5)Emotions sont exprimées : tristesse et joie. Souhait que sa fille prenne soin de sa santé.

     

     

     

    Doc.4 :

     

    1)Email gère l’urgence. Exigence d’immédiat. Promptitude. Pas le temps de réfléchir , de prendre en compte les changements. Fausses urgences.

     

    2)Dilution de l’information et encombrement de la messagerie. Trop d’informations et de sollicitations.

     

    3)Génère l’angoisse, crée du stress comme dans un jeu de ping pong où 40 joueurs envoient des balles en même temps.

     

    Pistes de lecture

     

    1) Internet, moyen de communiquer en différé : doc.1, 2

     

    2)Mélange de banalité et de sérieux : doc. 2 , 3, 4.

     

    3) Emotions négatives et positives : doc.3 et 4

     

    4) Complète les échanges en direct ou crée de la redondance, de l’angoisse.

     

     

     

    Plan du devoir

     

    Introduction (3 paragraphes)

     

    a)Amorce (historique, contexte) Internet fut créé dans les années 60 pour gérer des informations militaires. Très vite, il s’étendit dans le monde entier et est aujourd’hui un mode de communication indispensable et international.

     

    b)Présentation des documents + problématique

     

     Michel Béra et Eric Méchoulan, en 1999,  dans leur essai intitulé La Machine internet  rappelle que le courrier électronique est poli et respectueux. Il n’y a pas de lenteur de l’envoi comme dans la lettre qui mettait des semaines à arriver. Cet éloge du numérique est repris par Antonio A.Casilli qui explique que le courriel favorise les échanges à distance et joue sur le pouvoir de décision de chacun. Madame de Sévigné, femme du XVIIème, a une approche assez moderne de l’échange et aurait probablement tenu un blog à notre époque. Elle souhaite donner de ses nouvelles à sa fille tous les jours. Mais les échanges numériques, loin d’être toujours positifs, sont parfois pesants dans l’entreprise comme le rappelle Nicole Aubert dans son essai Le Culte de l’urgence. Elle met l’accent sur cette fausse urgence qui génère de l’anxiété pour les usagers.

     

    Nous pourrons nous demander ce que le numérique a apporté de nouveau en analysant les progrès qu’il a permis, sans oublier les problèmes qu’il crée aussi.

     

     

     

    c)Annonce du plan : Nous tenterons de mettre en avant les aspects négatifs d’un tel fonctionnement dans le cadre de l’entreprise surtout pour terminer sur l’évolution qu’il a permis au sein de la communication orale et écrite.

     

     

     

    Développement (en 2 ou trois axes et en deux à trois sous-parties)

     

    I-Les aspects négatifs d’un tel fonctionnement

     

    a)Emotions négatives et positives

     

     Casilli rappelle qu’internet joue un rôle au quotidien pour des millions d’Américains. Il favorise la prise de décision pour l’achat d’une maison ou le meilleur traitement pour les maladies. Il abolit la distance et permet de multiplier les contacts. Madame de Sévigné, lorsqu’elle écrit à sa fille exprime ses joies d’être confortablement assise dans un joli cabinet, mais aussi sa peine de savoir sa fille malade. L’essayiste Nicole Aubert évoque la surprotection et la sursécurisation des comportements face à l’utilisation d’internet.

     

    b)Internet complète les échanges et créé de la redondance ou de l’angoisse

     

    Si Antonio Cassili met en avant le fait qu’internet ne supplante pas les contacts directs, mais les complète,  Michel Béra et Eric Méchoulan met l’accent sur la liberté des échanges qui se font selon les disponibilités de l’interlocuteur.

     

    Dans le monde de l’entreprise, internet a tendance à favoriser la fausse urgence . L’exigence de l’immédiateté empêche à l’information de se créer au fur et à mesure et entraîne une forme de précipitation non productive et facteur de stress.

     

    Conclusion-transition

     

    Comme nous l’avons vu, internet est source de problème parfois lorsqu’il est employé sans limites. Pourtant, aujourd’hui, personne ne pourrait se passer de ce mode de communication adapté à notre vie mouvementée et qui nous permet de répondre lorsqu’on a un moment de libre.

     

     

     

     

     

    II-Les effets positifs du numérique et des échanges en général

     

    a)Internet, moyen de communiquer en différé

     

     Dans La Machine internet, les auteurs mettent en valeur ce moyen de communication qui favorise l’asynchronie. On reçoit des messages en temps réel qu’on peut traiter quand on veut, n’importe où dans le monde et pour un moindre coût. Ce mode de communication est vu comme un véritable progrès. Les messages ne sont pas détériorés par le piétinement ou la pluie, ils arrivent intacts et favorisent la spontanéité. Plus besoin d’employer les formules de politesse un peu pompeuses ou de mettre la date et le lien en haut de la page comme le fait Madame de Sévigné, il suffit de laisser faire la machine en se laissant aller à la facilité des échanges où l’écrit renaît avec la facilité des échanges oraux. Cassili rappelle qu’on s’en sert pour prendre un rendez-vous, annoncer une nouvelle, envoyer un mot gentil. Il évite l’attente du téléphone et permet au destinataire de lire quand il peut .

     

     

     

    b)Mélange de banalité et de sérieux

     

    Les échanges écrits ont toujours mêlé la banalité et le sérieux. Au XVIIème, Madame de Sévigné raconte les menus détails de sa vie qui n’ont rien d’extraordinaire : elle donne des nouvelles tout en se préoccupant de la santé de sa fille, sujet plus important. Cassili rappelle qu’on se sert d’internet pour prendre des décisions cruciales pour l’avenir, mais aussi pour changer de boulanger. Ce mélange de banalité et de sérieux prouve à quel point les liens numériques sont forts et naturels.

     

     

     

    Conclusion (réponse à la problématique posée) :

     

    Le numérique s’adapte bien à notre vie d’aujourd’hui où les changements de lieu sont importants. Il permet de garder contact avec la famille proche malgré la distance et à moindre coût. Cet échange est essentiel, mais ne remplace pas pour autant la communication directe. Il la complète.

     

     

    Grille pour s'autoévaluer

     

    Intro

     

    1)Présente le sujet

     

    2)propose une problématique à partir de l'analyse du dossier

     

    3)annonce le plan

     

    Développement

     

    1)rend compte de l'essentiel du dossier

     

    2)correspond au contenu des documents (ni ajout, ni commentaire, ni contresens)

     

    3)reformule les documents (ni copier-coller, ni citation)

     

    4)propose une confrontation dynamique entre les documents (confrontation permanente)

     

    5)précise systématiquement toutes les sources

     

    6)est construit, propose un plan cohérent, progressif et articulé

     

    Conclusion

     

    apporte une réponse claire à la problématique posée en introduction

     

     

    Corrigé de l'écriture personnelle (20 points)

     

    I-Le brouillon

    Définir les mots importants

    1)Nouveaux modes de communication: ils sont assez larges et regroupent les outils modernes pour communiquer sur différents supports comme l'ordinateur et le téléphone portable. Il faut donc parler d'internet, des courriels (=mails, courrier électronique), réseaux sociaux tels que facebook ou twitter, les forums de discussion, les blogs et les SMS ou textos.

     

    2)Améliorer: favoriser, développer positivement (antonymes: être un frein à, faire régresser...)

    3)dialogue: échange, conversation, discussion.

     

    Plan (choisir un plan dialectique avec une thèse et une antithèse sans se contredire).

    Il faut simplement montrer que l'on a un esprit critique et qu'en fonction des situations les effets positifs ou négatifs des nouveaux modes de communication sont présents.

     

    Introduction

    a)Amorce: Internet et le téléphone portable font partie de notre quotidien depuis 1990, mais ces dernières années, leur utilisation s'est fortement accrue au point que notre vie et notre système tourne autour de ces usages. On ne sort plus sans son téléphone multifonctionnel, on ne peut plus réserver une place de théâtre ou un voyage sans utiliser internet. Ces nouveaux modes de communication font partie de notre quotidien.

    b)Présentation du sujet et problématique Nous sommes donc en droit de nous demander s'ils améliorent notre dialogue avec autrui.

    c)Plan Après avoir montré les vertus de ces nouvelles technologies dans l'échange, nous tenterons d'en montrer les inconvénients.

     

    I-Quand les nouveaux modes de communication améliorent le dialogue (thèse)

    a)L'abolition de la distance et du temps

    Argument principal: Les nouveaux modes de communication favorisent la communication à distance  car ils n'exigent  pas de surcoût pour les échanges à l'autre bout de la planète. Ils abolissent les frontières du temps et de l'espace permettant à une personne logée en Chine de communiquer avec un individu habitant en Europe et ce, de façon instanée contrairement à la lettre qui aurait mis un minimum de 15 jours et sans surcoût.

    Ex: Essai de Béra et Méchoulan La Machine infernale: le lien, grâce au net, est entretenu en permanence.

     

    b)Cultiver le désir par l'éloignement et le mystère: un dialogue pimenté

     La communication par écrit en instantané se développe de plus en plus grâce à internet. Elle favorise le désir et le laisse croître comme le suggèrent différentes créations. Le goût du secret est parfois gardé afin d'attiser le désir. Dans le livre de Glattauer Quand souffle le vent du Nord, Emma et Leo nouent une relation à distance alors même qu'Emma est mariée. Ils ont décidé de ne rien dire de leur vie respective même s'ils cherchent par de menus détails à deviner ce que fait l'autre. Cet échange à distance favorise un dialogue empreint d'érotisme où le jeu se fait grâce à la distance imposée par l'écran et au mystère qu'il suscite. Dans « Vous avez un message » de Nora Ephron, les deux protagonistes, Kathleen et Joe s'aiment sur internet, se désirent, alors même que dans la vie ils sont les pires ennemis: Kathleen tient une petite boutique de livre, tandis que Joe s'est lancé dans la vaste entreprise du livre discount. Ils apprennent à se connaître au-delà des convenances sociales. Internet favorise donc un dialogue intime et personnel où les barrières professionnelles sont gommées. Ils se conseillent et s'aident. Ils finiront par s'aimer car ils se livrent différemment derrière un écran, ils parviennent à parler de leurs émotions profondes.

     

    b)Les nouveaux modes de communication: un prolongement du réel

    Thomas Jamet dans Renaissance mythologique refuse d'opposer les échanges face-à-face avec les conversations numériques. Pour lui, les liens créés sur le net vont potentiellement pouvoir s'actualiser et pourront devenir réels et sincères dans la vie. Le numérique est donc un prolongement du réel, le virtuel n'est pas à associer à l'irréalité, il est une ouverture vers une possible rencontre. Les nouveaux modes de communication améliorent donc l'échange en le prolongeant  lorsque la personne physique n'est pas devant nous. Ils donnent lieu à des rencontres amoureuses, permettent de s'échanger des informations professionnelles en différé. Chacun peut choisir le moment d'écrire ou de lire. Notre temps de discussion ou d'écriture est donc choisi et non plus subi.

     

    Conclusion -transition: Les nouveaux modes de communication permettent à chacun d'abolir les frontières du temps et de l'espace en diminuant les frais notamment pour l'étranger. On peut donc dire qu'ils favorisent le dialogue car ils le prolongent à volonté. Mais parfois, la surcharge d'informations, l'absence de limites dans l'envoi des mails au travail et l'utilisation du téléphone portable peuvent paralyser la relation face-à- face et à la rendre insupportable. Mal utilisés, ils font régresser le dialogue et l'enveniment.

     

    II-Quand les nouveaux modes de communication font régresser le dialogue (antithèse)

    a)La surcharge d'information au travail, notamment dans l'entreprise

     Nicole Aubert dans Le Culte de l'urgence critique l'abondance de mails dans l'entreprise. On en envoie sans limites pour multiplier les preuves, mais de nombreux courriers électroniques sont inutiles et polluent notre boîte car ils deviennent trop nombreux et ingérables. Ce même raisonnement peut être appliqué à la publicité. On s'inscrit sur un site marchand parce qu'on a acheté un produit qui nous plaisait. Ensuite, nous recevons des publicités presque quotidiennement et la surcharge de mails nous empêche alors de les lire un à un. Nous sommes envahis par une publicité non choisie et abusive. Il faut alors se désabonner pour éviter de recevoir 100 mails par jour.

     

    b)Les nouveaux modes de communication: une façon de parasiter la relation face-à-face

     Dans le film « Carnage » de Roman Polanski, l'un des personnages fait sonner son portable en permanence et cela énerve les interlocuteurs présents qui n'apprécient pas le manque de respect. En effet, les dialogues en face-à-face sont sans cesse interrompus par une sonnerie pénible. L'autre n'est alors plus considéré et respecté. Il est nié. Cette attitude conduit à  un échange négatif et au rejet de celui qui agit ainsi: on ne s'écoute plus, on s'énerve et la conversation vire alors au carnage.

     

    c)S'inventer un monde, tricher avec son interlocuteur, lui mentir sur ce qu'on est vraiment

    Dans le film documentaire « Catfish » réalisé par Joost et Schulman, on s'aperçoit que certains individus s'inventent une autre vie en utilisant facebook. Ce récit en images est tiré d'une histoire vraie. Angela, femme plutôt repoussante dans la vie, crée plusieurs profils et s'invente une vie pour captiver l'attention de Nev, un photographe qu'elle aime. Elle lui fait croire que sa fille Abby, âgée de 8 ans, possède des talents exceptionnels en peinture alors que c'est elle qui peint les tableaux mis sur la Toile. Chaque profil correspond à un morceau de personne qu'elle aurait aimé être. Tout ceci conduit à duper le photographe qui au cours d'un déplacement va découvrir la réalité. Il aura été trompé pendant plusieurs mois sans sans s'en rendre compte. Dans ce cas, le dialogue à distance est faussé et tend à devenir une mystification du réel. La personne est alors flouée et les conséquences peuvent être graves.

     

    Conclusion: Les échanges numériques possèdent de nombreux atouts et on ne saurait s'en passer aujourd'hui sans ressentir une forme de manque. Mais il est important d'en connaître les limites et d'être prudents sur internet en ne donnant pas foi à tout et en gardant une attitude prudente et distante tant que des preuves tangibles de l'existence de notre interlocuteur et de sa bonne foi ne nous sont pas données.

     

     


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