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Par Christelle Bouley le 30 Mars 2020 à 10:40
Voir le film ici: https://streamcomplet.bid/255630-breakfast-club-the-breakf.html
Fiche élève à lire:
Pourquoi ce titre?
Le titre a probablement une origine ancrée dans la propre enfance du réalisateur et scénariste John Hughes: Breakfast club est le titre d'une émission de radio matinale très populaire dans l'Illinois jusqu'à la fin des années-60. Le réalisateur aime parler de choses qu'il connait. Le réalisateur raconte que ce film est nourri de ses propres souvenirs d'adolescence. Le personnage le plus proche de lui semble être Brian ("l'intello" introverti). Il en joue d'ailleurs le père qui vient le chercher à la fin du film.
Musique:
-Don't you (forget about me), Simply Mind
La musique renvoie au besoin de reconnaissance et de confidence des personnages. Paroles de la chanson: "Ne veux-tu pas me connaitre? (...) Raconte-moi tes soucis et tes doutes/En partageant avec moi ce que tu as en toi."
Autre chanson: We are not alone, Karla DeVito
"Imagine ma surprise quand dans tes yeux j'ai vu ton déguisement
Si nous osons exposer nos coeurs pour en sentir les parties les plus pures
Une étrange sensation s'élève alors
Nous ne sommes pas seuls
J'ai découvert cette chose que l'on appelle la confiance."
Citation tirée de David Bowie, Changes:
"Et ces enfants sur lesquels vous crachez, alors qu'il essaient de changer le monde, n'ont que faire de vos conseils. Ils savent très bien ce qu'ils font." (histoire d'une jeunesse révoltée).
Synopsis (genre du film: Teen movie, réalisé pour et avec des adolescents, comédie adolescente)
Samedi 24 mars 1984, au lycée de Shermer, dans l'Illinois, aux Etats-Unis, 5 élèves qui ne se connaissent pas, son collés pour la journée. Ils doivent rédiger une dissertation sur: "qui pensez-vous être?"
Le film se déroule principalement en huit clos, dans la bibliothèque. Ils vont cependant aller dans les territoires interdits aux collés, grâce à l'audace de Bender, dans les couloirs de l'établissement notamment.
Voici les personnages:
-Claire Standish: fille de bonne famille, bourgeoise, "prude adolescente" d'après John.
-John Bender: petit voyou, agressif et provocateur
-Andrew Clark: sportif et discipliné
-Allison Reynold: excentrique, taiseuse et faisant la moue
-Brian Ralph Nelson: 1er de la classe, studieux et coincé.
Cette journée va leur permettre de dépasser les stéréotypes de classe.
-Qui pensez-vous être? Sujet de dissertation donné par le professeur en colle.
Prise de note sur la formation cinéma à propos de ce film avec analyses de séquences:
Breakfast club :
Team movie : genre (début des années -80, âge d'or du team movie, mise en scène d'adolescents). CONTEXTE : entre les années -50 et -70, perte de vitesse de l'industrie hollywoodienne. Le public n'est plus friand de western et peplum. Développement du poste de télévision. Libération sexuelle. Adolescence avec ses codes vestimentaires, émergence du rock...
Mise en scène du mal-être de l'adolescence, de la jeunesse américaine (autorité, guerre du Vietnam...) : Le Lauréat (film), Taxi driver, Grease (comédie musicale), Halloween (film d'horreur), Retour vers le futur (1985). On rattache le team movie à la team comedy.
John Hughes : lien team comedy, comédie potache. John Hughes a travaillé avec John Landis (American college, étalon de la team comedy). Il se sert des codes de la team comedy : intello coincé, rebelle, princesse de promo... Les adultes sont souvent des autoritaires que la team comedy ridiculise. Lieu emblématique : c'est le lycée. Couloirs avec casier... Dans Breakfast club, on a pas mal d'archétypes issus de la team comedy. Les thèmes aussi : amour, sexualité, incertitude par rapport à l'avenir, immaturité avant d'entrer dans la vie adulte.
II-Clichés et apparences
On part des archétypes de la team comedy pour voir comment le film les exploite. L'idée, c'est d'aller au-delà des apparences ou de ce que les personnages veulent bien montrer.
Ils viennent en colle et doivent disserter sur ce sujet : Qui vous croyez être ? Beaucoup de questions en lien avec l'identité.
Les personnages : Claire : fille de bonne famille, un peu hautaine, la bourgeoise. John : le rebelle, le voyou. Andrew : le sportif. Bryan : l'intello coincé. Allison : fille asociable.
Comment la journée va les aider à se défaire des stéréotypes auxquels ils sont rattachés, à aller au-delà de leurs différences, des écarts qu'il peut y avoir au début ? En sortant des clichés, ils vont changer leur regard sur les autres.
Analyse de la séquence d'ouverture :
Musique de Simple Minds dans le générique de début du film.
Cela se passe dans le Shermer high school : lycée.
La chanson-titre du film des Simple Minds est importante (Simple Minds. Cette chanson a été écrite spécialement pour le film). Les paroles sont significatives par rapport à la suite : (traduction) ne veux-tu pas me connaître ? Fais-moi partager tes soucis et tes doutes (les paroles). Citation de David Bowie pour commencer le film. La musique a de l'importance. On est du côté de la jeunesse révoltée, contre les adultes. Côté insolent.
Thématique du temps :
Gros plan d'horloge : thématique du temps (7 heures). Une journée de colle : temps donné du film.
3 temps dans le film : alternance d'un temps réel, ellipses, moments de montage qui condensent des moments plus longs en moments plus courts.
Temps qui passe vite ou temps où ils s'ennuient. Peur que le temps de leur propre vie leur échappe. Crainte de voir sa vie défiler sous ses yeux, qu'elle nous glisse entre les doigts. Les parents, la structure scolaire leur impose un emploi du temps. Suite de lieux vides. Couloir, cafétéria, bureau des étudiants. Lieu vide dans un endroit considéré comme très vivant. Les élèves vont faire sortir le lieu du côté figé.
Pas mal de graffitis. Obsession des adolescents : « Je me mange la tête » (désespoir), « Je n'aime pas les lundis », help (décliné sous plusieurs formes avec des visages en colère qui pleurent).
Man of year : Carl Reed (le concierge). Comment l'homme de l'année est-il devenu concierge ? Meilleur élève de 1969. Inquiétude quant à l'avenir. Les meilleurs élèves deviennent concierges. A quoi sert de faire des études alors?
Les pirates informatiques seront exclus de ce cours .
Plusieurs inscriptions officielles : glorification de l'institution lycéenne, manière de créer une hiérarchie entre les élèves.
Différents plans renvoyant aux personnages : casier explosé (Bryan qui a voulu se suicider. Le coup est parti tout seul et a fait exploser le casier). Clarke Sparks : c'est Andrew, le sportif ( article dans la gazette du lycée). Plusieurs archétypes associés à chacun des élèves.
Intello : salle d'ordinateur (Bryan). Il subit la pression de ses parents. Il doit être le premier de la classe. Il est pressé par le temps. On ne lui laisse pas le temps de réfléchir.
Le sportif: vestiaire en désordre. Il arrive dans un gros 4x4, signe de virilité macho. Le père valorise les signes de virilité. Le problème, c'est de s'être fait choper. Pas d'avoir fait du mal à qqn. Clichés liés au milieu du sport.
L'asociable/manque de confiance: bureau du conseiller d'éducation. Elle est ignorée par ses parents.
Claire : la reine de promo, princesse, bourgeoise. Elle arrive dans une grosse BMW (signe d'opulence).
Voyou : Touche à ça et tu meurs (sur son casier). Lui, personne ne l'amène. Il est tout seul, livré à lui-même. Il traverse sans faire attention. Il a une grande veste, des lunettes de soleil et ses bottes. Absence de ses parents est confortée dans son cliché.
+voix off de Bryan.
On va aller au-delà de ces clichés-là. Les personnages sont plus complexes que cette image qui nous est renvoyée par le film. Les étudiants sont confortés dans leurs clichés par leurs parents . Déterminisme social. On dépasse aussi le déterminisme.
Séquence de fin du film :
Les personnages se sont déplacés par rapport au lieu. Ils vont s'affranchir de l'espace. Mais aussi à l'intérieur de la bibliothèque. Ils prennent des libertés avec l'espace. C'est John qui les pousse à prendre des libertés : il passe par le faux plafond pour revenir dans la bibliothèque. Il s'affranchit de certaines règles.
Bryan va rédiger l'essai. C'est lui seul qui l'écrira. Il devient la voix du groupe. Il passe un tout autre statut. On lui déclare leur confiance : valorisation.
Allison et Claire sont mises sur un pied d'égalité. Claire regarde avec curiosité Allison. Elle fait preuve d'attention, alors qu'elle l'ignorait au début du film. Elle va finir par la maquiller. On imagine deux sœurs. Claire va la rendre plus belle. Influence de l'extérieur sur la façon dont on se construit.
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Par Christelle Bouley le 9 Décembre 2019 à 11:46
I-Rêves d'or
a)Quemada Diez : le réalisateur
Rêve d'or : 1er long métrage
Né en 1969 en Espagne et naturalisé mexicain ensuite. En Espagne, pas d'école de cinéma. A l'adolescence, il va rentrer dans le monde du cinéma par la petite porte et va travailler dans la production pour une réalisatrice espagnole. C'est ainsi qu'il va faire ses premières armes dans le milieu du cinéma. Il va à cette occasion être amené à faire des rencontres. En 1995, il rencontre Ken Loach et ce dernier recherche un assistant caméra, ce sera Quemada Diez (pour Land and Freedom, Carla's Song, Bread and Roses). Ken Loach a eu de l'influence sur le travail de Quemada Diez. En 1996, il part aux Etats-Unis pour tourner un film : « Des choses que je ne t'ai jamais dites » (Isabel Coixet).Il va s'inscrire à l'American institute pour une formation. En 2001, il obtient le diplôme. Il se fait remarquer avec son film de fin d'étude : Table is a table (on peut le retrouver sur youtube, 10 minutes, court métrage. Adaptation d'un conte. Histoire d'un vieil homme qui vit seul et qui pour tuer l'ennui, va intervertir le nom des choses qui l'entourent. Il se reconditionne au point d'en être encore plus seul.) Il va travailler avec de nombreux réalisateurs, ce qui l'aide pour ses propres réalisations.
Le documentaire La Morena (sur les homosexuels). I want to be a pilot (on le trouve dans les bonus du DVD): enfants vivant dans un des plus grands bidonvilles d'Afrique de l'Est (tourné au Kenya). Un des protagonistes raconte son rêve de devenir pilote d'avion pour s'extraire de la pauvreté. Il décrit par le biais de la voix off son quotidien. Bon point de départ pour aborder « Rêves d'or » (témoignage + description documentaire). Tourner in situ au Kenya (dans la ville de Kibera). Caméra à l'épaule, image assez granuleuse, désir de fictionnalisation. Tournage en équipe réduite (il est réalisateur, opérateur caméra et il fera le montage). I want to be a pilot va être repéré au festival d'Amiens. Il va obtenir une bourse en 2010. C'est le point de départ de « Rêves d'or ».
b)Fabrication du film (apport documentaire) : genèse du film
Pendant le tournage de La Morena aux frontières mexicaines, il va découvrir les migrants et recueillir 1200 témoignages de migrants. Ces apports vont lui permettre d'enrichir son récit de fiction « Rêves d'or ». Festival de Cannes : un certain regard (en mai 2013). Prix d'interprétation collectif pour les 4 jeunes comédiens qu'on voit apparaître dans le film.
Il s'est installé au Mexique et voulait filmer sur des lieux réels. Il filmait aussi dans les bidonvilles du Guatemala, parce que ce n'est pas la même réalité que celle des bidonvilles de Mexico. Il ne veut pas transiger avec l'empreinte documentaire. Cette fiction doit s'inscrire dans le réel. Il travaille avec des acteurs non professionnels.
Quemada Diez utilise des techniques de Ken Loach, il ne laisse pas lire le scénario à l'avance aux acteurs. Il veut que ces situations soient plus vécues qu'interprétées. Il souhaite une part d'improvisation, de la spontanéité dans le jeu.
c)Comment a-t-il choisi ses comédiens ?
Il a organisé un casting. Il voulait des adolescents des quartiers défavorisés. Il veut qu'ils viennent de la même provenance que leurs personnages. Il souhaite que les adolescents aient une activité artistique. Il a auditionné près de 3000 adolescents : 6 mois de casting. Il va trouver les 3 premiers personnages (Sarah -actrice de spectacle de rue- ; Juan -chef de file du groupe, celui qui arrive aux Etats-Unis, danseur de hip-hop dans la vie- ; Samuel -celui qui abandonne l'aventure en cours de route-, c'est un taggeur dans la vie ; rôle de Chauk – l'Indien, musicien, il ne parle pas l'espagnol, il vient des montagnes du Mexique-). Leur propre expérience de vie sera injectée dans le film.
d)Résumé du film
Juan, Sarah, Samuel et Chauk, quatre adolescents guatémaltèques quittent leur vie de misère et embarquent sur un train de marchandises, à la recherche de l'Eldorado américain. Leur traversée du Mexique sera semée de périls représentés par la violence de la police, des militaires et des gangs.
e)Autres activités autour du film
-comparer les différentes affiches du film en fonction des pays.
-la symbolique du flocon, de la neige.
-Analyses du film :
http://www.transmettrelecinema.com/film/reves-dor/#video
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Par Christelle Bouley le 4 Janvier 2019 à 16:16
Analyse de la séquence finale à voir:
http://www.transmettrelecinema.com/video/analyse-de-sequence-l-affrontement-final/
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Par Christelle Bouley le 21 Février 2018 à 09:22
Lien vers fiches et vidéos:
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