• Réflexion de Nicolas Tenaillon pour le sujet du BACK philo (dans philomag): à quoi reconnait-on une société libre?"

     

    Dans De la démocratie en Amérique (1835), Tocqueville décrit comment un régime républicain permet d'égaliser les conditions et d'unir le corps social en prônant la liberté. Mais si cette valeur génère une mentalité louable, la confiance dans le corps législatif tend à lui laisser concentrer tous les pouvoirs ce qui finit par produire "un despotisme de la majorité".


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  • Bref analyse et résumé de l'ouvrage PSYCHOLOGIE DES FOULES de G.Le Bon:

    "  De la suggestibilité à l’irresponsabilité, il n’y a qu’un pas, franchi en toute logique. Et l’individu noyé dans l’anonymat peut se sentir tout puissant pour accomplir les plus graves forfaits. La foule est donc potentiellement criminelle mais aussi régressive, d’après l’auteur. Elle ne permet pas la subtilité, le raisonnement : c’est l’imagination qui la guide. Elle s’avère également mouvante, au gré d’une bonne ou d’une mauvaise idée impulsée par un meneur charismatique. Le Bon y voit un retour à l’état primitif, et s’il reconnaît malgré tout la possibilité d’une certaine abnégation ou même de quelque acte héroïque, la foule reste perçue très négativement. On est loin d’une autre image de la manifestation pacifique, joyeuse, organisée, rassemblant des citoyens conscientisés. Ou de celle, plus festive d’une Édith Piaf « emportée par la foule (…) qui s’élance et qui danse ».
     
      Le théoricien a plutôt en tête les débordements sanglants de la Révolution française. La Commune de Paris n’est pas loin non plus, et l’auteur écrit dans un contexte marqué par la montée des revendications ouvrières qui inquiètent l’élite bourgeoise à laquelle il appartient."

    Extrait d'un article de Sciences humaines:
    Article Sciences humaines sur Psychologie des foules de G.Le Bon

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  • "Je me souviens du premier livre qui nous est arrivé, Le Silence de la mer, signé Vercors, imprimé sur un mauvais papier d'emballage. C'est un petit livre bouleversant qui décrit un officier allemand logé dans une chambre réquisitionnée chez un vieil homme et sa nièce. Il est correct cet officier, musicien, poli, très conscient que la guerre qu'il fait est inhumaine. Chaque soir, il parle, il parle, mais ni le vieil homme ni la jeune fille ne lui répondent. On sent que petit à petit la fille tombe amoureuse, et on pense qu'il va déserter. Puis, un jour, toujours triste et critique, il annonce qu'il doit partir se battre sur le front de l'Est. On espère qu'il va refuser. Pas du tout! Il obéit et fait, toujours correct, ses adieux.

    Ce livre, Vercors l'a écrit pour que tout le monde comprenne bien que lorsque son pays est occupé par une armée fasciste, il n'y a de bons Allemands que ceux qui refusent d'obéir. Comme ces jeunes Allemands déserteurs qui ont rejoint les maquis dans les Cévennes en 1944."

    Lucie Aubrac, La résistance expliquée à mes petits-enfants.


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  • Citizen Kane raconte la vie d'un self-made man , éditeur de journaux richissime, et homme politique,devenu milliardaire au prix d'une multitude d'actes immoraux. Malgré ses succès, Charles Foster Kane (joué par Orson Welles lui-même) meurt seul et malheureux, dans son grand domaine de Floride, avec pour seule nostalgie Rosebud (=bouton de rose), le traineau de son enfance. On ne peut donc construire son bonheur sans le souci d'autrui, nous dit le film. La richesse, les biens extérieurs ne rendent pas heureux. La simplicité d'une vie menée en accord avec soi-même est une meilleure garantie de succès intérieur.

     

    Pour un résumé du film plus détaillé:

    https://explicationdefilm.com/2018/06/03/citizen-kane/


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  • Extrait d'un sujet traité par Nicolas Tenaillon, dans philomag: "Peut-on faire le bonheur d'autrui?"

     

    "Le Meilleur des mondes (1932) décrit une société organisée artificiellement pour que chacun éprouve du plaisir en continu. Enfance conditionnée, consommation obligatoire d'une drogue euphorisante (le soma), Huxley dénonce la confusion entre plaisir et bonheur, Etat providence et liberté respectée."

    Genre: roman d'anticipation dystopique, de science-fiction.

    Ce roman décrit une dictature qui prend l'apparence de la démocratie. Il s'agit d'un système d'esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l'amour de leur servitude. Les émotions sont bannies dans ce système de conditionnement. Quoi de pire pour une société consommatrice et productiviste censée vivre en parfaite harmonie que la survivance de sentiments personnels et d'opinions autonomes ? Et si par malheur le moral baisse, on s'empresse de leur faire ingurgiter une bonne dose de soma, sorte de mélange de tranquillisant et d'hallucinogène, qui transporte infailliblement au septième ciel et prépare l'individu à reprendre le cours prédéfini de son existence comme si de rien n'était. Dans ce nouvel état mondial, les bébés naissent en éprouvette. Les embryons sont génétiquement modifiés. Les enfants sont ensuite élevés dans des centres de conditionnement. Le soma, une drogue, leur donne une joie illusoire et diminue leur espérance de vie à l'âge de 60 ans.

     

    ...............

    Commentaire de Nicolas Tenaillon sur "Le Meilleur des mondes", dans le sujet traité: à quoi reconnait-on une société libre?

    "Dans "Le Meilleur des mondes", Aldous Huxley décrit une société dystopique dont les membres ne se jalousent pas, car ils ont été conditionnés dès l'enfance pour participer à un monde dont la seule valeur est la jouissance. Drogués par le "soma", ils ignorent que leur seule valeur est factice. Huxley anticipe ici les dangers de la société de consommation qui guettent les démocraties."

     

     


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